En fin de semaine passée, j’ai vécu un coup de gueule sans pareille. Bon, je ne vais pas faire ma naïve ici et faire comme si je ne savais pas tout cela, que socialement, nous sénégalaises et sénégalais, n’avons pas ce quelque chose en particulier qui fait qu’au-delà de nos frontières, nous n’avons pas la meilleure des réputations. Pour avoir séjourné dans quasiment tous les pays de l’Afrique de l’Ouest, je peux vraiment vous dire une chose : « sunu der yaqu na ! » Partisans du moindre effort, nous manipulons, faisons tout pour dribler, et cultivons une malhonnêteté des plus fourbes. Mais surtout, contrairement à notre générosité, très souvent intéressée, nous sommes en train de cultiver un culte du sensationnel qui, honnêtement, découragerait facilement le plus éternel des optimistes.
Mesdames hein, pardon, baal lén më aq. Mais il fallait vraiment que je crève l’abcès. Une connaissance à moi a commencé la semaine passée à animer une rubrique développement personnel/professionnel/carrière en ciblant particulièrement les femmes, sur Facebook. Je vous avais prévenu non, c’est mon terrain observatoire préféré, tellement la parole s’y libère.
Cette belle dame au grand cœur, très cultivée d’ailleurs, et pose des questions assez provocatrices et intéressantes sur le marché de l’emploi. Bon, pour ne pas paraître snob (je n’ai pas envie de recevoir des œufs pourris sur ma face virtuelle le samedi matin, lol), je lui envoie ma contribution en inbox, toute excitée de voir la suite à la fin du week end, vu qu’elle était supposée partager un article là-dessus… A part que la suite n’arriva … jamais. En lui proposant une collaboration featuring la catégorie Motivation/Personal Development du blog, elle me dit qu’en fin de compte, elle ne continuera pas à consacrer du temps sur ce chantier.
Aka am foulë ! Une poignée de « j’aime » et à peine quelques commentaires pour ses premières publications, alors que les astuces « jongué » du samedi soir, ou encore, les anos des « mbaraneuses », les offres d’emploi récoltent des centaines de « j’aime » et autant de commentaires. Alors que son public était adéquatement ciblé, et qu’elle s’adressait à des femmes entrepreneurs. Cey ! Ne me dites pas que le concept est mal pensé. Parce que hein, nous savons toutes que le marché du travail est brutal, mais surtout caractérisé par une offre qui est en déphasage assez avancé avec la demande. Ceux qui ont la chance (ou peut être la malchance) de recevoir et lire des CV et lettres de motivation confirmeront mes dires : les courriers reçus sont souvent médiocres, et gagneraient à s’améliorer, ne serait-ce que par quelques conseils, ou un début de réflexion/remise en question sur une plateforme telle que Facebook. Mais bon, après tout, le mal est beaucoup plus profond que cela.
Chères ladies, réveillons-nous ! Pendant que nous passons des heures à commenter le dernier adultère en série qui a humilié sa femme et continue de récidiver, ou bien à rivaliser d’astuces « jongé » pour ferrer son homme, le monde avance, ces mêmes hommes obtiennent des promotions ou montent leurs entreprises, enregistrent des succès sur le plan personnel et professionnel… et nous, nous continuons à rivaliser d’astuces, courant sans jamais nous arrêter derrière le titre de la femme la plus « jongé. » Pendant ce temps, les témoignages de femmes voyant leur monde s’effondrer à cause de difficultés dans leurs couples fusent de partout.
En définitive, je pense que nous avons toutes des leçons à apprendre de cet épisode malheureux. Premièrement, voulons-nous vraiment être ces femmes ambitieuses, persévérantes, ñéfé kat que nous disons être ? Ou plutôt, nous donnons-nous les moyens de nos ambitions ?
Poursuivons la réflexion, avec ces mots:
Sénégalaisement vôtre!
intéressant c’est la triste réalité
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C’est tellement dommage. Une ex-collegue quand j’etais au Benin est affectee a Dakar recemment. Elle m’appelle de bon matin pour me demander qu’est-ce qu’elles ont les senegalaises. Elle m’explique qu’une collegue est venue lui dire qu’elle n’est pas sociable, qu’elle ne salut pas…Pourtant puisque c’est un open-space elle dit bonjour en arrivant. Mais ses collegues passent de table a table pour se saluet, discuter, vendre, rire…Elles font des erreurs sur le systeme parceque pas concentrees du tout. Dama sakh rouss. J’ai travaille 2 ans avec elle au Benin avec une superieure ivoirienne mais ponctualite, reactivite, travaille bien fait. On pouvait rester jusqu’a minuit, diner au bureau, travailler, notre superieure pouvait meme passer la nuit au bureau, tant qu’on n’a pas atteint les objectifs on taf comme des folles.
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